Aller vers les membres, un élément clé pour un syndicat fort!
Pour illustrer concrètement les bienfaits du titre du présent article, nous avons décidé de parler des bons coups de nos syndicats de la fédération. Nous espérons que cette entrevue saura vous inspirer.
Nancy Boucher est présidente du syndicat des travailleurs et travailleuses des stationnements de Québec (CSN), un syndicat de 220 membres répartis partout au Québec dans plus d’une centaine d’établissements. Le siège social du syndicat est situé à Québec.
Avec un syndicat qui couvre autant de territoire et d’établissements, l’accueil des nouveaux et la vie syndicale représentent tout un défi. Défi que Nancy arrive à relever haut la main.
Elle nous explique que lors de la croissance du syndicat, plusieurs stationnements ajoutés à son certificat d’accréditation étaient formés de membres qui n’avaient jamais eu d’expérience syndicale. Plusieurs d’entre eux n’avaient pas confiance envers le syndicat, ils avaient une image négative de celui-ci. Ils ne voyaient pas l’utilité d’être syndiqués. De plus, les membres avaient un devoir de loyauté fort envers l’employeur et respectaient son autorité à outrance.
Comment renverser cette tendance? Comment contrer la peur? Comment gagner leur confiance?
La réponse est simple, mais demande des efforts. C’est d’aller voir chaque membre régulièrement. Lors de la première visite, Nancy leur a donné une convention collective avec ses coordonnées. Sans surprise, au début, ils ne parlaient pas beaucoup, mais peu à peu la confiance s’est installée. Lors de ses rencontres, elle observait leur poste de travail, leurs salles de repos, s’intéressait à leurs conditions de travail. Elle profitait de l’occasion pour leur expliquer leurs droits prévus à la convention collective. Elle a pris le temps d’expliquer comment les horaires de travail devaient se faire.
Cette tournée a permis d’identifier plusieurs enjeux qui affligeaient les membres. Ça leur a aussi permis de connaitre leurs droits et d’apprendre comment l’employeur doit se comporter. C’est en portant leurs revendications et en obtenant des victoires que Nancy a gagné leur confiance et a permis aux membres de voir en quoi un syndicat était utile et comment il améliore leur quotidien.
C’est ainsi que ces travailleuses et travailleurs ont commencé à prendre leur pause de 60 minutes. Ils ont pu avoir des salles de repos propres, avec micro-ondes et réfrigérateurs et des chaises de travail ergonomiques plutôt que de vieilles chaises endommagées.
Maintenant, le réflexe des membres c’est de parler avec leur syndicat quand le boss fait quelque chose. Les membres en viennent même à deviner la prochaine visite de leur présidente car peu de jours avant ces visites, des améliorations soudaines à leur environnement de travail apparaissent.
Lors de la dernière négociation, ils ont obtenu que l’employeur libère sans perte de salaire les représentants du syndicat pour faire 8 tournées provinciales d’établissements par année.
Un syndicat fort, c’est un syndicat près de ses membres qui travaille pour ses membres. La méthode utilisée par Nancy et son comité exécutif donne un rapport de force qui résulte en l’avancement des conditions de travail des travailleuses et travailleurs de son syndicat. Le travail rapporte!