COLABOR DE LÉVIS, UNE LUTTE QUI PAYE!
Colabor de Lévis, une lutte qui paye!
Le groupe Colabor est l’un des plus grands distributeurs alimentaires au Québec. Le groupe qui portait le nom de Bertrand et Fils en 1962 est devenu une coopérative d’achat qui dessert aujourd’hui plus de 25,000 clients. Il y a maintenant 13 ans que les 160 travailleuses et travailleurs ont choisi la CSN, insatisfaits des TUAC. C’est en 2021 qu’ils ont vécu leur première grève.
Selon André Boisvert, le président du syndicat, les travailleuses et les travailleurs étaient, dans l’ensemble, plutôt satisfaits de leur ambiance de travail, mais accusaient un sérieux retard au niveau salarial avec les compétiteurs. Ils attendaient depuis longtemps le moment de rattraper cette différence. Ce moment est venu avec le renouvellement de la convention collective qui se terminait le 31 décembre 2020. La négociation n’a commencé qu’en juin et s’est poursuivie jusqu’en septembre.
La négociation débute mal; l’équipe qui représente l’employeur pour négocier la nouvelle convention collective est inexpérimentée, autant sur le secteur d’activité qu’en négociation. Rapidement, un premier conciliateur suivi d’une seconde conciliatrice sont appelés dans ce dossier pour tenter de régler le problème.
Connaissant la situation du manque de main-d’oeuvre, ainsi que les grandes différences de salaire entre les travailleuses et les travailleurs de Colabor et leurs compétiteurs, l’employeur a quand même l’arrogance d’offrir à ses travailleurs une majoration de 3 cents de l’heure ! Les membres du comité de négo en ont assez entendu et votent en grand nombre en faveur d’un mandat de grève générale illimitée.
La grève commencera le 12 septembre, et ne durera qu’une semaine avant qu’on en vienne à une entente de principe. Même si les travailleuses et les travailleurs de Colabor ne sont jamais allés en grève, et ne sont pas des habitués du conflit, ils étaient déterminés à obtenir ce qu’ils voulaient, et ce, peu importe le temps que ça prendrait. Solidaires depuis le début des négos, et faisant preuve d’une grande combativité, ils ont occupé le terrain 24 heures par jour sur 3 relèves !
Unis derrière un enjeu commun, les travailleurs d’entrepôt et les chauffeurs ont tissé des liens amicaux qui n’existaient pas entre ces groupes de travailleurs. La grève leur a, en quelque sorte, permis de se rapprocher et de discuter de leurs récriminations respectives. En effet, souvent la cadence de travail imposée aux travailleurs de l’entrepôt leur laissait peu de temps pour faire un travail d’assemblage de qualité, ce qui aurait permis aux chauffeurs de sauver temps et énergie.
Subissant la détermination sans borne des travailleuses et des travailleurs, l’employeur n’a eu d’autres choix que de se rasseoir à la table de négociations seulement quelques jours après le début de la grève. Leur détermination leur a permis de négocier un contrat de 4 ans prévoyant des augmentations de salaire allant de 16 à 46%, ainsi que des gains importants en santé sécurité en négociant des clauses obligeant l’employeur à remettre tous les rapports d’accidents au syndicat. Les travailleuses et les travailleurs recevront une rétroactivité salariale et certains toucheront des montants allant jusqu’à $13,000 dollars. De plus, le REER sera majoré de 2.5% à 3%. Nous sommes loin des 3 cents que l’employeur offrait au début !
SOLIDARITÉ !