La Coopérative funéraire des Deux Rives à Québec est la plus grosse coopérative funéraire en Amérique du Nord. Il y a 5 ans, ils avaient décidé de se syndiquer à la CSN après l’arrivée d’un nouveau directeur qui en imposait beaucoup par son style de gestion très rigide, aux dires de la présidente du syndicat, Catherine Caron. Les travailleuses et les travailleurs avaient interpellé l’employeur à ce sujet, mais la direction a fait la sourde oreille. Les valeurs coopératives s’effritant, eux qui considéraient jusque-là faire partie d’une grande famille, en ont eu assez.
Au cours des dernières années, la coopérative s’affaire à soigner son image de leader dans le monde du service funéraire, mais derrière ce beau décor, une autre réalité attend les travailleuses et les travailleurs de la coop. Le climat ainsi que les conditions de travail se détériorent. Les mauvaises conditions salariales sont un problème majeur et un des principaux enjeux de la négociation. Le nombre de salarié-es est passé de 200 à 100 au cours des dernières années, et continuera de baisser si rien de significatif n’est fait au niveau de la
rémunération.
La négociation a commencé en mai 2021, soit un an après la fin de la convention collective ! Le comité de négo était fin prêt, mais malheureusement il s’est rivé à un employeur très désorganisé à la table et définitivement mal préparé pour l’exercice. L’employeur est décontenancé devant un comité de négo qui a fait ses devoirs. Au surplus, l’employeur a fait de nouvelles demandes en cours de négociation pour rattraper ses erreurs, mais il a fait face à un comité bien décidé à ne pas reculer. L’assemblée générale a dû voter des journées de grève à utiliser stratégiquement pour mettre de la pression sur l’employeur et le forcer à négocier de bonne foi.
L’employeur déplore que les syndiqué-es exercent leur droit de grève à quelques reprises. Sans tarder, les membres se dotent d’un mandat de grève générale illimitée, pour être en position de décider à quelles conditions ils retourneront au travail. En guise de représailles, l’employeur décrète un lock-out. Les travailleuses et les travailleurs sont solidaires et ça porte fruit. Après deux mois de lock-out, l’employeur retrouve la raison et semble vouloir régler. Le plus grand problème est la rémunération qui est nettement sous le marché, mais d’autres enjeux sont aussi à regarder.
Le 4 octobre, l’assemblée générale entérine l’entente de principe. Les salarié-es ont obtenu des augmentations de l’ordre de 18.5% à 35% sur 5 ans de façon à rejoindre la moyenne salariale du secteur. Ils ont obtenu des gains importants au niveau de la santé-sécurité, ainsi que sur les droits syndicaux tels que le problème de la garde cellulaire de nuit (obligation de répondre la nuit). Notons également une bonification des avantages sociaux pour les salarié-es à temps partiel sur appel, ainsi qu’une semaine de vacances de plus pour les salarié-es de plus de 20 ans d’ancienneté.
Somme toute, l’entente négociée rejoint presque dans sa totalité le cahier de demandes syndicales. Grâce à la solidarité et à la combativité, le résultat est éloquent.
Félicitations camarades !