S’enrichir, enfin!
Les travailleuses et travailleurs du SE de Ben Deshaies entrepôt-CSN et du SE de Ben Deshaies Transport-CSN ont à tour de rôle, dans les derniers mois, signé leur nouvelle convention collective pour 5 ans. L’entreprise familiale fondée en 1939 est maintenant gérée par la troisième génération de descendants. Ben Deshaies est un distributeur alimentaire qui dessert plus de 4000 clients à travers le nord-est de l’Ontario et le Québec (Abitibi- Baie-James). Par le passé, les travailleuses et travailleurs ont été représentés à deux reprises par des syndicats de boutique, ainsi que par les Métallos. En 2006, ils ont choisi la CSN qu’ils n’ont jamais quittée depuis. Les deux syndicats possèdent chacune leur accréditation, mais n’ont qu’un seul comité exécutif.
C’est au début de l’automne 2021 qu’ont commencé les négociations pour les 131 syndiqué-es du secteur de l’entrepôt. Les travailleuses et les travailleurs étaient très motivés à l’idée de faire des gains substantiels et le mot “grève” était sur toutes les lèvres. Même les contremaitres les encourageaient, puisqu’ils souhaitaient par le fait même améliorer leurs propres conditions salariales.
Les objectifs salariaux ont tous été atteints, avec pour résultat une augmentation de 24,8% au dernier échelon. Les salaires d’entrée sont aussi bonifiés de plus de 20%. Au final, tout le monde ira chercher en moyenne 13 % pour la première année.
Pour les syndiqué-es au dernier échelon, ceci signifie près de 5$ l’heure pour 5 ans. De plus, le régime de retraite simplifié avec Bâtirente a été bonifié et finira par atteindre 5% par année. Le dernier objectif fixé était d’avoir du temps de libération pour la formation, ce qui a aussi été accordé. À cela se rajoute une prime frigo de 1,25$, une bonification de l’allocation pour l’achat de bottes de sécurité et surtout le stationnement gratuit qui était auparavant facturé 50$/mois. L’entente de principe a été entérinée à 90%.
Vers la fin de novembre, la négociation pour les 31 syndiqué-es du secteur du transport a débuté. Les attentes pour la négociation étaient surtout salariales et les syndiqué-es sont aussi motivés que ceux de l’entrepôt. Ils demandent aux chauffeurs d’agences de les appuyer face à l’employeur, mais ceux-ci se sont montrés très peu solidaires. Malgré tout, ils ont négocié des augmentations semblables à celles de l’entrepôt, c’est-à-dire près de 5$ l’heure pour 5 ans. Plusieurs échelons salariaux ont été abolis et des ajustements de 1,83$ à 1,92$ viendront bonifier les salaires de 33% des syndiqué-es. Ils ont eux aussi négocié une allocation pour les bottes de sécurité, ainsi que la gratuité du stationnement. L’entente de principe a été entérinée à 100%.
Daniel St-Hilaire, président du syndicat et travailleur comptant près de 25 années d’ancienneté, souligne qu’une des plus grandes réussites du comité de négociation est d’être parvenu à obtenir le respect de l’employeur qui empêchait systématiquement le syndicat de jouer son rôle auprès de ses membres de l’entrepôt.
Dans l’ensemble, les travailleuses et les travailleurs voulaient de l’enrichissement et du respect, et c’est ce qu’ils ont obtenu ! Félicitations camarades!
Solidarité!